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Nom du blog :
geneapope
Description du blog :
Histoire générale et locale, anecdotes, poèmes, recettes de cuisine... et divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
12.05.2008
Dernière mise à jour :
07.12.2015

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La chouette.

Publié le 13/10/2008 à 12:00 par geneapope
La chouette.

Une heure sonne... nuit douce... vent tiède... C'est un soir de pleine lune; tout près le ruisseau chante sur les galets et le canal tisse ses soies lentes entre les roseaux. L'ombre des sapins glisse sur la jardin qui dort.

Anne rêve, face aux étoiles, dans son fauteuil de toile, devant la maison, La Chatte sur les genoux.
Belle chatte, en vérité. On l'appelle "La Chatte"sans autre surnom. Gris pâle, virant à l'argent, les oreilles aigües ponctuées de toupets clairs, les yeux verts et dorés, bien fendus, qui s'arrondissent sur la surprise d'un air plus frais, d'un parfum de chèvrefeuille... Et l'on rêve ensemble, on écoute les échos du village, le chant du clocher tout proche, le murmure des voix dans la maison, le rire de Maman, tout le bruissement d'un soir tranquille à la campagne. A la limite, entre cour et jardin, dans la bordure d'oeillets mignardises, brillent les premiers vers luisants... les premiers ? peut-être les derniers... ici, on ne chasse pas l'herbe, les insectes ont encore leur refuge. Un rosier s'ébroue, des pétales glissent...

La Chatte s'est assise, les yeux phosphorescents, face à la lune, les oreilles dressées, attentive. Qu'il fait bon flâner et songer, sous le ciel calme, dans la brise de nuit et l'odeur des roses, une main dans la toison soyeuse et électrique, toison pleine d'un doux ronflement, ronronnement tendre qui berce...

Quoi ?... qu'est-ce que c'est ?... un vol compact, un vol léger... un frisson aérien, une échappée de plumes blanches, de plumes grises, argentées, envolée silencieuse, planeuse et frôleuse, là, sur le toit, cette silhouette, haut sur le clocher. Tête ronde, plumets pointus, corps velouté, gris, argent, pivelé et léger, et doux... deux yeux, deux beaux yeux d'or vert qui fixent...
Anne perçoit à la fois, sous la lune pleine, la présence sur le toit et l'absence de La Chatte, qui a fui, d'un bond...

Les yeux fixés sur ceux qui brillent là-haut, Anne, fascinée, guette un signe, une complicité; elle murmure "Chatte !"
Mais les yeux d'or ne scillent pas. Imperturbable, énigmatique, l'ombre se détache sur le cercle lunaire, repart d'un vol silencieux, vers les sapins et l'ombre...

La Chatte est revenue, caressante et roucoulante...

Une heure sonne... nuit douce... vent tiède... Anne rêve face aux étoiles, La Chatte sur les genoux.
Et les enfants diront, au clair matin : "Tu sais, Anne, elle est chouette, La Chatte !"

Rivières et canaux.

Publié le 13/10/2008 à 12:00 par geneapope
Rivières et canaux.

Après l'étang, la calme rivière qui recèle tant de vies, tant de petits drames, cette eau presqu'immobile est bien propice au lent éveil du regard et de l'attention... le Loir, le Doubs...

Tout semble figé, les longues feuilles cirées des roseaux se reflètent exactement sur la surface, l'eau semble épaisse, opaque, on pourrait y poser le pied...

Mais voici qu'un courant imperceptible semble tracer un filet subtil, le reflet oscille un peu, un minuscule tourbillon entraîne un brin d'herbe qui tournoie lentement... la teinte de l'eau qui semblait uniforme se nuance d'un ocre nouveau, et l'on aperçoit quelques traits qui varient : une hampe s'est inclinée, une branche traîne près de la rive et voilà, comme un clapotis, qu'une infime vague découvre un petit caillou, deux plages naines, juste pour un moustique qui se pose... pour s'envoler aussitôt... inlassablement une petite langue humide vient lécher le caillou et crée, chaque fois, une bulle unique et qui renaît...

L'oeil s'habitue : de longues herbes vertes lisses, inconsistantes, flottent dans le courant, nouant et dénouant une tresse presqu'immobile qui tressaille au passage d'un flot invisible mais certain...

Les nénuphars étalent leurs larges disques plats sans qu'on devine le long tube visqueux qui les rattache au fond.
Sur la surface luisante et calme, de grands cercles se meuvent imperceptiblement, se frôlent, se croisent, se séparent et retournent sans fin leur ballet géométrique et nonchalant.

Un brin de vent, la moindre brise modifie tout soudain : voici l'eau qui se plisse et qui se moire; des sillons clairs, des sillons sombres se poursuivent en vibrations, les reflets zigzaguent et les nénuphars effarouchés retroussent le bord de leurs grosses feuilles; l'eau en se gonflant, a noyé le petit caillou et il faudra des heures pour retrouver le calme...

Le canal de Bourgogne, lui, anime des paysages assez plats qui s'étirent près de l'Yonne et jusqu'à la Côte d'Or. On le suit et ses parallèles s'amusent à défier toutes les lois de la perspective, on le longe... on le domine... il est dans tout le paysage de cette route vagabonde.

Les innombrables peupliers de ses rives allongent leurs ombres semblables et se reflètent... ne croirait-on pas voir, en rêvant un peu, les marches d'un escalier géant sur l'eau lisse et herbeuse ?
Les lances des roseaux, serrés en rangs épais, tel un régiment médiéval, recèlent des richesses attirant, tout au long des berges, les pêcheurs en mal de poissons.

Voici la maison de l'éclusier : pierres dorées, toit brun, aigu, bien carré, posé bien d'aplomb comme un bonnet aux bords qui s'évasent. L'anneau blanc et rouge de la ceinture de sauvetage accrochée sur la façade nous dit : "Voici le port !"

L'écluse !... les gros anneaux de fer dont la rouille teinte en cascade les pierres droites et grises du quai... les portes, d'immenses portes goudronnées, calfatées, noires et luisantes, tournent puissamment, silencieusement, au cliquetis de la manivelle qu'actionne une forte femme au large cotillon, noir et fleuri, archaïque et forte en gueule qui hèle hardiment les bâteliers "montants". Car l'éclusier est, bien souvent, une éclusière !

L'eau épaisse, en vastes remous, franchit l'étranglement, les niveaux, peu à peu, s'égalisent. La péniche, frôlant les bords, frémit au rythme ralenti de sa machine qui bat sourdement.
Les grandes portes reprennent leur mouvement, vaste quart de cercle, et s'encastrent doucement dans l'enfoncement du quai, les énormes rivets brillent en bosse sur les poutrelles et les croisillons de la carcasse. En bas, l'eau s'apaise... C'est le moment du passage : lentement, précautionneusement le lourd bateau s'avance, rasant la pierre... un râclement de câble sur le métal, la péniche est dans le bief, elle s'immobilise tandis que reprend le jeu des portes, l'écluse d'aval se ferme; l'éclusière, changeant de treuil, va entrouvrir, à peine, les portes d'amont.

Nouvelle cataracte glauque, l'eau s'engouffre sous la proue de la péniche. Sur le pont de celle-ci, les bateliers vont et viennent, surveillant la maneuvre. Un enfant, peluche dans une main, pouce en bouche, regarde tout cela d'un air habitué. Un peu de fumée, sortant par la cheminée de la cabine, nous informe que la femme du patron prépare le repas pour tout l'équipage.
Lorsque la deuxième porte s'ouvrira en grand, le bateau s'éloignera et continuera son voyage, lentement, sûrement, emportant ces vies vagabondes... et qu'on aimerait suivre.

Il suffit d'un arrêt, assez bref, du voyageur sur la route pour qu'il ait la surprise de retrouver, bien loin, au sortir d'un pont ou au passage d'une autre écluse, la brave péniche qui semble glisser sur un lit de roseaux.

Les bords paisibles d'un canal semblent mornes et ternes. On ne sait quelle douceur émane pourtant de ce paysage. La proximité peut-être de cette eau dormante et de l'herbe si douce, le reflet des arbres lisses et blancs, le friselis léger des feuilles toujours mouvantes, contribuent sans doute, chacun pour leur part, à la paix des lieux que la trace de l'homme n'a pas enlaidis.





Avril en Normandie.

Publié le 13/10/2008 à 12:00 par geneapope
Avril en Normandie.

On a quitté la côte et la lande d'un jaune vert où éclatent les genêts nouveaux.
Les primevères sont au flanc du talus, taches de lumière, pâles et immobiles.
Les prés appétissants se cernent de barrières blanches.

Voici les pommiers... ! celui-ci épanoui dans une splendeur de corolles confondues, d'un blanc d'organdi, semant les fleurs en cascades parmi les feuilles naissantes. Celui-là n'est qu'un bois sec, noir, tourmenté avec, sur une seule branche, comme un reste de neige sur l'écorce crevassée : les premières fleurs du pommier à cidre ! Plus loin, les bouquets s'entrouvrent rosés, tendres, attirants, pressés aux courbes du bois. On voudrait s'arrêter et plonger le nez dans ces pétales galbés et charnus... mais un souffle de vent les détache et c'est un vol de papillons blancs qui nous précède !

Le ruisseau qui serpente, à droite de la route, jalonné par quelques buissons, semble soudain arrêté : un petit bassin, rond comme une mare, se voile d'aulnes et de roseaux; seul un gros saule au tronc boursoufflé est accroupi au bord de l'eau. On a le temps d'apercevoir un sillage en V à la surface... qui passe ? qui se promène ?... le vairon ou l'ablette argentée ? quelque menu fretin importuné par un "gros", un brochet peut-être, dont la présence probable tente l'amateur vagabond...

Et, sous les feuilles, c'est un fouillis actif, une vie intense.
Une "demoiselle" au corps fuselé, ailes de gaze tachetée, semble dormir au soleil....,
Les araignées d'eau sur leurs pattes repliées en flotteurs, tracent une piste à six points qui s'évanouit entre les nénuphars, les éphémères tournoient de plus en plus vite en une ronde qui s'étrécit avant de se noyer... un nouveau sillon dans l'eau brune et pourtant lumineuse : un rat qui, pour peu qu'on s'immobilise un instant, vient émerger près de la berge qu'il observe de son petit oeil vif avant de se glisser dans une galerie qu'on n'avait pas devinée, dissimulée à un pied... des nôtres....!

Si l'on descend un peu plus au sud, vers la forêt d'Andaine, c'est un autre miracle : des violets, des mauves, des roses et des blancs dorés, des orangés et des rouges... les rhododendrons sont en fleurs. Sur leurs feuilles vernissées, les bouquets se dressent et s'étalent, se pressent et se bousculent, et débordent des grilles, et grimpent sur les murs ! bouquets de plumes, tendre fouillis, exubérance folle qui fait croire à l'aurore, et les pétales envolés partent au fil de l'eau.....


Préhistoire

Publié le 13/10/2008 à 12:00 par geneapope
Préhistoire.

La journée s'achevait. On ne devinait plus que les derniers ormes qui se silhouettaient de chaque côté du chenal; la brume du soir tombait, noyant les bords de la Rance que nous suivions dans ses méandres, brume grise à l'est mais dorée et lumineuse vers l'aval où le soleil devait se coucher sur une mer brillante où nous l'admirions si souvent et qu'on aurait presque pu deviner pour peu qu'une brise chasse l'ombre naissante.

Tout était calme, doux, comme ouaté par le brouillard s'épaississant de minute en minute. On respirait l'haleine humide des eaux stagnant sur les marais, dans chaque repli de la berge que nous frôlions par moment.

On rêvait de forêts inviolées, de terres vierges... Etait-ce la pénombre ? étaient-ce les odeurs ? ou le cercle étréci qui limitait la vue ? C'était plutôt, sans doute, l'étendue marécageuse dans laquelle le bateau glissait sans bruit. Et des ombres passaient, à fleur d'eau : mouettes, échassiers à la pêche, presqu'invisibles, mais présents.

Atmosphère étrange, prenante à la fois et inquiétante... Rien de plus isolant que le brouillard : on se croit seul et loin de tout quand il nous enferme dans son filet.

C'est là que, scrutant la pénombre, dans un demi rêve, nous découvrîmes une chose innommable, jaunâtre, immobile qui semblait nous guetter, un cou qui paraissait immense, surmonté d'une tête petite, aux angles aigus qui approchait.

Moments d'appréhension, d'angoisse... la peur vous tient à la gorge et l'esprit cherche une explication mais se fige : quelle est cette bête monstrueuse tapie dans la vase et qui guette notre passage ? Le cou est hérissé d'une crête dentelée, la tête nous fixe, grise et floue dans la brume... Quelque être préhistorique qui subsiste dans ces profondeurs fangeuses...

Mais nous, qui sommes nous ? où sommes-nous ?

Dans cette ambiance humide et sombre, dans cet enfermement, au centre de cette nature invisible et grouillante, avons-nous quitté notre temps ?... sommes-nous remontés vers les ères perdues jusqu'à rejoindre les monstres broutant des fougères géantes ? Les yeux agrandis, l'esprit perdu, l'imagination galopante, un reste de raison nous force, essayons de comprendre, de deviner...
Voyons, pensons sainement : je suis là, tu es là, nous sommes ensemble, partis pour une petite promenade sur la Rance, la Rance, elle existe, nous venons de Dinan, nous allons vers Saint-Servan... nous avons fait dix fois ce petit voyage... Que nous arrive-t-il aujourd'hui ? un rêve ? un cauchemar ? Il faut nous réveiller, sortir de ces voiles gris et mouillés; mais cette bête affreuse qui nous suit de son regard vide.....

Il a fallu un coup de vent subit et violent, une brusque bourrasque venue de la mer pour nous rendre l'esprit clair et le bon sens : la bête immonde et bizarre, jaune et hérissée, vous en voyez tous les jours d'automne, dans les champs de Beauce ou de Bretagne où les prés sont proches des rives : un élévateur à maïs, ces machines à long col qui déversent tout le jour leurs moissons de grains dorés dans les camions qui les suivent...!
Celle-ci rêvait sans doute, dans le brouillard, sa journée achevée.
Pas de bête surprenante, rien que l'imagination.....
Dommage......


Heureux qui comme Ulysse.

Publié le 09/06/2008 à 12:00 par geneapope
Heureux qui comme Ulysse.
J'aime la poésie... surtout quand elle est bien faite, dans les règles. C'est comme une musique qui enchante le coeur et l'âme.
Joachim du Bellay était un spécialiste. Il nous a composé, entre autres, l'excellent texte que voici :

HEUREUX QUI COMME ULYSSE.

- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
- Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
- Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
- Vivre entre ses parents le reste de son âge.

- Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
- Fumer la cheminée, et en quelle saison
- Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
- Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

- Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
- Que des palais Romains le front audacieux,
- Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

- Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
- Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
- Et plus que l'air marin la doulceur angevine

Joachim du Bellay.

Le poète nous parle ainsi, avec nostalgie, de son village de naissance, Liré, en Anjou.
Joachim du BELLAY, né à Liré en 1522, n'aura pas une longue vie. Le 1/1/1560, à 37 ans, sourd et malade, il décède d'une apoplexie.
Mais il nous aura laissé de si jolis textes !