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Nom du blog :
geneapope
Description du blog :
Histoire générale et locale, anecdotes, poèmes, recettes de cuisine... et divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
12.05.2008
Dernière mise à jour :
07.12.2015

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Saint-Pol-Roux

Prière à l'océan.

Publié le 22/09/2008 à 12:00 par geneapope
Prière à l'océan.
Prière à l'océan (extraits).
(image : vue de l'océan, du manoir de Saint-Pol-Roux - picasaweb.google.com )



"Aux pêcheurs de Camaret."

Océan
Divinité de houles et de houles sur des gouffres et des gouffres.
Irascible énergie à la voix de cornoc.
Monstre glauque, semblable à quelque énorme
Gueule de baudroie suivie d'une incommensurable queue de congre.
Masse mouvante avec, pour âme, cette lame sourde jaillissant en lave d'un puits abyssal.
Epoux de la Tempête aux griffes de noroît et cheveux de suroît ?
Génie double qui souque la victime entre vent-arrière et vent-debout.
Démon de verre cassant des vaisseaux comme on casse des noix.
Orage aux dents de récif qui croque des tas d'hommes comme sur la terre nous croquons des pommes.
Nappe d'orgie sur quoi les flottilles sont les friandises.
Les escadres des gigots.
Insondable estomac où se digèrent les naufrages dont les épaves rares sur les flots figurent les os.
Diaphragme innombrable au muscle soulevé depuis les tréfonds inconnus jusqu'à l'éclair des rues.
Jungle liquide des sautes-de-vent accouplées aux brisants.
Harpagonie de trésors engloutis.
Joute des aventures d'or et des squales d'acier.
Cimetière dansant où les péris se heurtent l'alliance au doigt.
Farouche pêle-mêle où tout se trouve - sauf un coeur. Océan.
Abaisse donc tes monts sabaothiques.
Calme les nerfs noués en pieuvres.
Scelle les chiens-de-mer aux creux du Toulinguet.
Aspire ma présence de tes branchies toutes.
Puis, posant les pieds blancs de tes flux sur la grêve,
Accueille en cette oreille qu'est ce coquillage
Les mots qui te descendent sur la brise tendre
Arrivée des vallons de l'Aulne et de l'Elorn."

Autre extrait :

"Gouffre à péris
Pour muer en dentelles les crachats de rage
Qui contraint la voile à prendre des ris.
Pour donner à ta lame
Un rythme qui suggère les seins de la femme
Ouvre ton dur génie aux lois de l'harmonie
Inscris la certitude à l'écran du mirage
Et place en lots égaux la justice sacrée
Sur les plateaux de la balance des marées.

Doublant sainte Rocamadour
Et l'esplanade de la Tour
Aux galets ronds comme des coiffes
Vois l'aile rouge hors du nid
Par Tas de Pois ou Pierres Noires
Vers Irlande ou Mauritanie.

Renvoie nos gâs avec le pain
Et la chanson du lendemain.

La barque est belle fille
Du flèche à la quille.
Epargne-lui lame de fond
Courants pervers, écueil profond.
Mets douce brise dans ses joues
Pour qu'elle taille sur des roues
Avec des rires sur le pont.

Renvoie nos gâs avec le pain
Et le baiser du lendemain.

Qu'ils nous reviennent, le vivier
Plein de trouvailles du casier.
Et puis, dedans les sillons bleus
De ton jardin miraculeux
Avec le geste pour le blé
Laisse-les semer leurs filets
En vue des mobiles moissons
Que sont les bancs de tes poissons.

Renvoie nos gâs avec le pain
Et les enfants du lendemain.

Mendiant, je comprends l'espoir tendant la main
Pour quêter en retour ce qui peut rendre humain.
Un coeur, sans quoi n'importe quelle masse n'est rien.
Un coeur te manque, Océan pitoyable - prends le mien !
Petit comme un crapaud, mais grand comme Dieu même.
Il va t'apprendre à dire à la barque, je t'aime !
Et par lui tu seras mon plus grave poème."

Saint-Pol-Roux.

Autre poème :

"Des anges sont venus qui m'ont déraciné de la terre ingénue où tant d'arbres, de pierre, dont je suis le fruit, montent de l'ossature puissante du monde.

Des anges sont venus qui m'ont élu parmi tant de troncs séculaires et m'ont dit : "Maître, va transplanter tes racines divines, là-bas, dans la cendre exilée du pays des calvaires."

"Puisqu'ils ne peuvent plus venir à toi, les pèlerins, deviens le leur, ô Christ, et va sur la douleur de ces gâs d'autrefois étendre ton ombrage souverain."

Aussitôt j'ai quitté le granitique sol entre les pleurs des saintes femmes. - "Ne pleurez mie, je vais vers vos petits !" et de très longues fleurs me retenaient au col en la spirale de leurs âmes."

Saint-Pol-Roux.

Le manoir du Boultous.

Publié le 22/09/2008 à 12:00 par geneapope
Le manoir du Boultous.
Le manoir du Boultous.
(image : http://bretagnenet.com/crozon/camaret.html )

Le chemin qui s'engage sur la lande conduisait autrefois à une demeure baroque et tourmentée, aussi démesurée que le génie de son propriétaire.
Aujourd'hui, du manoir de Saint-Pol-Roux, il ne reste que des ruines désolées. Mais si les hommes utilisent souvent leur pouvoir de destruction, ils possèdent aussi celui de création et de transformation.
En suivant le sentier, vous contournerez le manoir sur la droite : là-bas, face à la mer, un fauteuil de pierre vous attend... Prenez le temps de vous y asseoir et laissez-vous bercer par la musique des vagues et le souffle du vent. Bientôt, l'étincelle de la créativité viendra allumer votre imagination : un dessin, une pensée, un poème, une chanson... Libérez sans contrainte la couleur et les mots. Ils sauront composer pour vous une oeuvre de magie car vous venez de dépasser la mort pour recréer la vie.
(Camaret apprécie tous les talents; si le coeur vous en dit, vous pouvez déposer vos créations à l'Office de Tourisme ou à la Mairie).

Sa poésie le lie à l'univers : il est considéré par les surréalistes comme le précurseur de la poésie moderne. Inventeur d'images, il dévoile l'âme des choses en employant le paradoxe et la surprise. Il se plaît à illustrer la fusion des dualités, de la vie et de la mort, du sacré et du profane, car pour lui toute chose et toute idée convergent vers l'Unité Universelle.

Sa vie le lie à Camaret : en marge de tous les courants littéraires, il s'éloigne de la vie parisienne pour venir s'installer où en 1904, il fait construire le manoir du Boultous. S'il aime y accueillir des amis célèbres aujourd'hui : Max Jacob, Paul Eluard, Jean Moulin, sa générosité et son charisme le rapprochent des pêcheurs de Camaret. Il s'implique dans la vie quotidienne et participe aux fêtes, aux inaugurations, où il crée des poèmes, des chansons, des discours. On le voit, anonyme sous un costume de Père Noël marin, distribuer des oranges aux enfants, ou bien parrainer un canot de sauvetage, ou encore aider à la reconstruction de la chapelle de Rocamadour.
Vêtu de sa grande cape noire, monsieur Saint-Pol est le mage de Camaret.

Saint-Pol-Roux aggressé.
Durant la dernière guerre, les falaises furent truffées de blockhaus dont les plus impressionnants sont le fort de Kerbonn, qui abrite un mémorial de la Bataille de l'Atlantique, et le fort du Gouin où était installée une des plus grosses batteries d'artillerie allemandes.
Malgré la surveillance constante des côtes depuis les batteries allemandes, les pêcheurs de Camaret organisèrent des réseaux d'évasion pour les aviateurs alliés. Sur la pointe de Pen-Hir, le monument à la mémoire des F.F.L. (Forces Françaises Libres) a été inauguré par le Général de Gaulle en juillet 1951.
Au bord de la route qui y conduit, les alignements de Lagatjar présentent une centaine de menhirs et files. L'ensemble a été restauré en 1928.

Un peu plus loin, face à la mer, les ruines désolées de quelques tours sont les vestiges du manoir "Coecilian" construit en 1904 par le poète Saint-Pol-Roux et lieu d'une tragédie dont les murs gardent le souvenir : en juin 1940, des soldats allemands font irruption, blessent le vieil écrivain presque octogénaire, blessent sa fille et tuent la servante. La demeure est pillée, les manuscrits brûlés. Le 18 octobre, Saint-Pol-Roux meurt, "l'âme en loques".

Au cimetière marin.
Se découpant sur la baie de Camaret, un calvaire de Yann Larhantec, un artiste landernéen de la fin du 19ème siècle, un génie autodidacte de la sculpture du granit de Kersanton, un illettré qui travaillait d'instinct. Malheureusement il a vécu à une époque de décadence de l'art religieux. Cependant son Christ est très expressif et anatomiquement parfait.
Le monument aux morts des guerres : il porte 150 noms.
Au pied du calvaire, la statue du recteur Joseph Bossennec, oeuvre du sculpteur E. Quentric, de Crozon. Il est taillé dans le granit, à genoux, en chape, offrant la maquette de la nouvelle église de Camaret, son oeuvre. Ses obsèques, en 1938, furent un grand "Pardon", tant sa popularité était grande.
Au-delà, parmi les autres tombes, celle du poète Saint-Pol-Roux.
Venu de Marseille sur Paris qui le rejeta, et Roscanvel qui l'hébergea dans la chaumière de Lanvern-Arzal, il choisit de vivre à Camaret.

Il se fit construire, entre Lagatjar et l'océan, face au large, le Manoir des Boultous (nom breton de la lotte). Les quatre tours d'angle ruinées, élèvent encore aujourd'hui vers le ciel une muette protestation contre le drame affreux qui s'y déroula en 1940.
Le poète y vivait avec sa fille, Divine, et Rose, leur servante.
Un soldat allemand de l'invasion y vint marauder dans la journée. Econduit, et mécontent, il revint la nuit. Il pénétra dans la maison et fit descendre les trois occupants dans la cave. Comme on lui résistait il tira, tuant Rose qui s'était interposée, blessant Divine qui s'écroula, la jambe fracturée au-dessous du genou.
Saint-Paul-Roux qui avait senti une balle l'effleurer au front, il avait 80 ans, s'évanouit mais il ne fut pas blessé. Profitant de ce moment, le soudard fit remonter Divine, abandonnant à leur sort ceux qu'il croyait avoir tués.
Sorti de son évanouissement, le poète vit Rose morte à ses pieds. Ne sachant ce qu'était devenue sa fille, il se hâta vers Lagatjar chercher du secours.
Entre-temps, l'allemand perdant son sang-froid devant les aboiements du chien devenu furieux, prit la fuite. Divine, craignant son retour, se traîna dans la lande.
Le poète et sa fille furent transportés à Brest et accueillis à l'hôpital de la rue Traverse. Le poète n'y survécut que quatre mois au drame de Camaret, assez cependant pour voir sa demeure pillée, et son oeuvre inédite détruite.
Une stèle avec son portrait en médaillon a été élevée rue du Général Leclerc.
Le cimetière conserve précieusement sa tombe, non loin de celle du Berger, son ami, qu'il chanta. En cette triste fin de l'année 1940, trouva-t-il quelqu'un pour dire devant sa bière, le poème qu'il avait écrit :

"Pour dire aux funérailles d'un poète :"
"Allez bien doucement, messieurs les fossoyeurs,
Allez bien doucement, car ce cercueil n'est pas comme les autres en qui se trouve un bloc d'argile enlincelé de langes, celui-ci révèle entre ses planches un trésor magnifique, un trésor que recouvrent deux ailes très blanches comme il s'en ouvre aux ailes fragiles des anges. Allez bien doucement, messieurs les fossoyeurs."

SAINT-POL-ROUX (1861-1940)

Publié le 22/09/2008 à 12:00 par geneapope
SAINT-POL-ROUX (1861-1940)
Saint-Pol-Roux (1861-1940)
(image : http://fr.wikipedia.org )

Pierre-Paul ROUX naît dans la banlieue de Marseille en 1861. A 20 ans, il arrive à Paris, fréquente les milieux littéraires, écrit des poèmes marqués par le Symbolisme et prend le nom de Saint-Pol-Roux pour signer ses oeuvres. Il est considéré par les surréalistes comme un précurseur de la poésie moderne.

Lassé du monde littéraire parisien, il se fit construire en 1904, à Camaret-sur-Mer, en cet endroit face à la mer, un manoir à l'architecture tourmentée.
Il y accueillera ses amis : Max Jacob, Théophile Briand, André Breton, Ruben Dario, Jean Moulin...

Hospitalisé à Brest, victime des horreurs de la guerre, c'est dans cette Bretagne tant aimée qu'il meurt le 18 octobre 1940. Il est inhumé dans le cimetière de Camaret-sur-Mer.

Camaret :

"Camaret, par ce matin d'été, c'était la beauté, toute la jeunesse du monde sous la féerie claire des voiles.
Je sentis que mon destin m'y conduisait, que je n'avais plus le droit de partir...
Et j'y suis demeuré au milieu des paysans et des pêcheurs.
Je remercie Camaret d'une hospitalité de trente ans qui ne finira jamais puisque c'est dans son sol que je dormirai...
J'ai fait inscrire sur un entablement de mon manoir ces mots orgueilleux peut-être :
"Ici j'ai découvert la vérité du monde".
Tout le secret de ma solitude, de ma méditation, conséquemment de mon prudent silence, gît là."
(Saint-Pol-Roux - Le Boultous - 1922)