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geneapope
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Histoire générale et locale, anecdotes, poèmes, recettes de cuisine... et divers.
Catégorie :
Blog Société
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12.05.2008
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Textes et écrits divers concernant Jehanne la Pucelle, par elle-même et ses témoins.

Textes et écrits divers concernant Jehanne la Pucelle, par elle-même et ses témoins.

Publié le 22/09/2008 à 12:00 par geneapope
Textes et écrits divers concernant Jehanne la Pucelle, par elle-même et ses témoins.
Textes et écrits divers concernant Jehanne la Pucelle, par elle-même et ses témoins.

Jeunesse et vocation.

"Jeannette, dont il s'agit, est née à Domrémy et a été baptisée dans l'église de Saint-Rémy, paroisse de ce lieu. Son père s'appelait Jacques d'Arc et sa mère Isabelette, de leur vivant laboureurs à Domrémy.... J'ai été moi-même l'un des parrains de Jehanne... Jeannette était d'honnête conversation, comme peut l'être une fille de son état, car ses parents n'étaient pas bien riches; et dans sa jeunesse et jusqu'au moment où elle a quitté la maison de son père, elle allait à la charrue et gardait parfois les animaux aux champs, et faisait les ouvrages de femmes et tout le reste."
Jean Moreau, laboureur.

"Assez proche de la ville de Domrémy, il y a un arbre qu'on appelle l'arbre des Dames, et d'autres l'appellent l'Arbre des Fées, auprès duquel est une fontaine; et j'ai entendu dire que les malades qui ont la fièvre boivent de l'eau de cette fontaine et ils demandent de cette eau pour recouvrer la santé... Quelquefois j'allais m'y promener avec les autres filles et je faisais à cet arbre des guirlandes pour l'image de Notre-Dame de Domrémy..."
Jehanne.

"Mon père avait dit à ma mère qu'il avait rêvé que moi, Jehanne, sa fille, je m'en irais avec des gens d'armes. Et en avais grand soucis mon père et ma mère et ils me gardaient bien et me tenaient en grande sujétion; et moi je leur obéissais en toutes choses, sauf dans le procès que j'ai eu dans la cité de Toul pour cause de mariage.
Et j'ai entendu dire par ma mère que mon père disait à mes frères : "Vraiment, si je savais que cette chose dût arriver que je crains au sujet de ma fille, j'aimerais mieux que vous la noiez. Et si vous ne le faisiez pas, je la noierais moi-même."
"La première fois que j'ai entendu la voix, j'ai promis de conserver ma virginité aussi longtemps qu'il plairait à Dieu, et c'était à l'âge de treize ans ou environ."
Jehanne.

"Quand j'eus l'âge de treize ans, j'ai eu une voix de Dieu pour m'aider à me gouverner. Et la première fois j'eus grand peur...Elle m'a dit qu'il fallait que moi, Jehanne, je vienne en France..."
"La voix me disait que j'irais en France et je ne pouvais durer où j'étais. La voix me disait que je lèverais le siège devant la cité d'Orléans... Et moi, je lui ai répondu que j'étais une pauvre fille qui ne savais pas chevaucher ni conduire la guerre."
Jehanne.

"J'ai vu souvent Jehanne la Pucelle et dans ma jeunesse j'ai conduit avec elle la charrue de son père, et avec elle et les autres filles j'ai été aux champs et à la pâture; souvent quand nous jouions ensemble, Jehanne se retirait à part et parlais à Dieu, à ce qu'il me semblait, moi et les autres, nous nous moquions d'elle.
Elle était bonne et simple, fréquentait les églises et les lieux saints; quand elle était aux champs, toutes les fois qu'elle entendait sonner la cloche, elle se mettait à genoux; elle travaillait volontiers, cousait, faisait les travaux et choses de la maison, allait à la charrue avec son père, et quelquefois, quand c'était son tour, gardait les animaux. Je l'ai vue quand elle s'en est allée du village de Greux, et elle disait aux gens : "Adieu !". Et j'ai entendu dire plusieurs fois qu'elle rétablirait la France et le sang royal."
Jean Waterin, laboureur à Domrémy, habitant de Greux.

Chinon.

"Gentil Dauphin, j'ai nom Jehanne la Pucelle, et vous mande le roi des cieux par moi que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims et vous serez lieutenant du roi des cieux qui est roi de France.... Je te dis, de la part de Messire (Dieu) que tu es vrai héritier de France et fils de roi et il m'a envoyé à toi pour te conduire à Reims pour tu reçoives ton couronnement et ta consécration, si tu le veux."
Jehanne.

Orléans.

"Le jour d'après, soit le lendemain, de bon matin, ils sortirent de leur tente et se rangèrent en bataille pour combattre à ce qu'il semblait. L'ayant appris, la Pucelle se leva de son lit et s'arma; mais elle ne voulut pas que l'on s'en aille contre les Anglais, ni qu'on leur demande quelque chose, mais ordonna qu'on les laisse s'en aller, et en fait ils s'en allèrent sans que personne les poursuive; et à cette heure la ville fut délivrée des ennemis.
Moi-même et tous ceux de la cité nous croyons que, si la Pucelle n'était pas venue de par Dieu à notre aide, nous autres habitants de la cité nous eussions été en peu de temps réduit à la merci et au pouvoir des adversaires qui assiégeaient; je ne crois pas que les habitants ni les soldats qui étaient dans la ville aurait pu longtemps résister contre la puissance des ennemis qui alors prévalaient tellement contre eux."
Jehan Luillier, mercier à Orléans.

Le sacre.

"La couronne lui a été remise par un archevêque, à savoir l'archevêque de Reims, à ce qu'il me semble, en présence de mon Roi. Et l'archevêque l'a reçue et l'a remise à mon Roi. J'étais présente et la couronne a été déposée dans le trésor de mon Roi... Il est bon à savoir qu'elle était de fin or et cette couronne était si riche et opulente que je ne saurais dénombrer ou apprécier toutes les richesses qui sont en elle, et cette couronne signifiait que le roi tiendrait le royaume de France...
Il plut à Dieu ainsi faire, par une simple Pucelle, pour débouter les ennemis du roi..."
Pendant le Procès, le mardi 13 mars 1431.

"Gentil roi, or est exécuté le plaisir de Dieu qui voulait que je lève le siège d'Orléans, et que je vous amène en cette cité de Reims recevoir votre saint sacre, et montrant que vous êtes vrai roi, et celui auquel auquel le royaume de Dieu doit appartenir."
Jehanne au moment du sacre.

A la reine et à la mère.
"Et à l'heure que le roi fut sacré, et aussi quand l'on lui assit la couronne sur la tête, tout homme cria : "Noël" ! Et les trompettes sonnèrent en telle manière, qu'il semblait que les voûtes de l'église se dussent fendre. Et durant ledit mystère, la Pucelle s'est toujours tenus joignant du roi, tenant son étendard en sa main. Et c'était moult belle chose de voir les belles manières que tenait le roi et aussi la Pucelle. Et Dieu sache si vous y avez été souhaitée."
Trois gentilshommes angevins, chargés de raconter la cérémonie du sacre à Marie d'Anjou et Yolande d'Aragon.

Jehanne faite prisonnière.

"Les Français, avec leur Pucelle commençaient à se retirer tout doucement, comme ne trouvant point d'avantage sur leurs ennemis, mais plutôt périls et dommages. Par quoi les Bourguignons, voyant cela et émus de sang, et non contents de les avoir repoussés par défense, s'ils ne leur portaient plus grand mal que de les poursuivre de près, frappèrent dedans valeureusement à pied et à cheval, et portèrent beaucoup de dommages aux Français.
Dont la Pucelle, passant nature de femme, soutint tout le poids, et mis beaucoup de peine à sauver sa compagnie, demeurant derrière comme chef et comme le plus vaillant du troupeau. Et là, fortune permit, pour la fin de sa gloire et pour la dernière fois, qu'elle ne portât plus d'armes : un archer, raide homme et bien aigre, ayant grand dépit qu'une femme dont on avait tant ouï parler soit rebouteresse de tant de vaillants hommes, la prit de côté par sa huque de drap d'or et la tira du cheval, toute plate à terre; jamais ne put trouver rescousse ni secours en ses gens, pour peine qu'ils y mettent, qu'elle put être remontée, mais un homme d'armes, nommé le bâtard de Wandomme, qui survint au moment où elle se laissa choir, la pressa de si près qu'elle lui donna sa foi, pour ce qu'il se disait noble homme.
Lui, plus joyeux que s'il eût un roi entre ses mains, la mena hâtivement à Margny et la tint en sa garde jusqu'à la fin de la besogne."
Georges Chastellin, un Bourguignon.

"Le 23 mai, dame Jehanne la Pucelle aux Armagnacs, fut prise devant Compiègne par messire Jehan de Luxembourg, ses gens et mille Anglais qui venaient de Paris. Quatre cent au moins des hommes de la Pucelle furent tués ou noyés."

La prison.

"Quand Jehanne fut malade, les juges m'ont mandé de la visiter et j'ai été conduit vers elle par le nommé d'Estivet. En présence de d'Estivet, de Maître Guillaume de La Chambre, maître en médecine, et de plusieurs autres, je lui ai tâté le pouls pour savoir la cause de sa maladie, et je lui ai demandé ce qu'elle avait et où elle avait mal.
Elle m'a répondu qu'une carpe lui avait été envoyée par l'évêque de Beauvais, qu'elle en avait mangé et qu'elle pensait que c'était la cause de sa maladie. Alors d'Estivet la rabroua, disant que c'était faux; et il l'appela paillarde, disant : "C'est toi, paillarde, qui as mangé de l'alose et d'autres choses qui t'ont fait mal"; elle répondit que non, et il y eut beaucoup de paroles injurieuses échangées entre Jehanne et d'Estivet."
Par la suite, voulant en savoir davantage sur la maladie de Jehanne, j'ai entendu dire par des gens qui étaient là qu'elle avait eu beaucoup de vomissements."
Jehan Tiphaine, médecin de la duchesse de Bedford.

Empoisonnement ou intoxication alimentaire ? On ne le saura jamais au juste...

"En ce qui concerna sa maladie, le cardinal d'Angleterre et le comte de Warwick m'envoyèrent chercher. J'ai comparu devant eux, avec Maître Guillaume Desjardins, maître en médecine, et d'autres médecins. Alors le comte de Warwick nous dit que Jehanne avait été malade, à ce qu'on lui avait rapporté, et qu'il nous avait fait mander pour que nous prenions soin d'elle, car pour rien au monde le roi ne voulait qu'elle meure de sa mort naturelle.
Le roi en effet la tenait pour chère, et l'avait cher achetée, et il ne voulait pas qu'elle meure, si ce n'est des mains de la justice, et qu'elle fût brûlée; et nous fîmes tant, la visitant avec soin, qu'elle guérit.
J'allai la voir, ainsi que Maître Guillaume Desjardins et les autres. Nous la palpâmes du côté droit et la trouvâmes fiévreuse; c'est pourquoi nous décidâmes de la saigner, en rendant compte de la chose au comte de Warwick, il nous dit "Faites attention à la saignée, car elle est rusée et pourrait se tuer."
Néanmoins elle fut saignée, ce qui la soulagea immédiatement; une fois ainsi guérie, un certain Maître Jehan d'Estivet survint qui échangea des paroles injurieuses et l'appela : putain, paillarde; Jehanne en fut fort irritée, si bien qu'elle eut de nouveau la fièvre et retomba malade."
Guillaume de La Chambre, médecin.

Le procès.
"A très excellent prince, le roi de France et d'Angleterre... Nous avons nouvellement entendu qu'en votre puissance est rendue à présent cette femme dite la Pucelle, ce dont nous sommes fort joyeux, confiants que par votre ordonnance cette femme sera mise en justice pour réparer les grands maléfices et scandales advenus notoirement en ce royaume à l'occasion d'elle, au grand préjudice de l'honneur divin, de notre sainte foi et de tout votre bon peuple."
Lettre de l'Université de Paris au roi d'Angleterre.

"Quelques-uns de ceux qui assistèrent au déroulement du procès étaient poussés, comme l'évêque de Beauvais, par leur partialité. Certains, comme quelques-uns des docteurs anglais, par appétit de vengeance.
D'autres, les docteurs de Paris, par l'appât du gain. D'autres encore étaient poussés par la crainte, comme le sous-inquisiteur et quelques autres dont je ne me souviens pas; et tout cela fut fait sur l'initiative du roi d'Angleterre, du cardinal de Winchester, du comte Warwick et des autres Anglais qui payèrent les dépenses faites à l'occasion de ce procès."
Frère Isambart de la Pierre, dominicain du couvent de Saint-Jacques de Rouen.

"J'ai entendu dire par plusieurs, dont je ne me souviens plus, que Jehanne fut examinée par des matrones et qu'elle fut trouvée vierge et que cet examen avait été fait sur l'ordre de la duchesse de Bedford et que le duc de Bedford se tenait en un lieu secret d'où il voyait examiner Jehanne."
Boisguillaume, le notaire.

"Je sais bien qu'elle a été examinée pour savoir si elle était vierge ou non par des matrones et sages-femmes et cela sur l'ordre de la duchesse de Bedford et notamment par Anna Bavon et une autre matrone dont je ne me rappelle pas le nom.
Après cet examen, elles ont déclaré qu'elle était vierge et intacte et cela je l'ai entendu dire par Anna elle-même; à cause de quoi la duchesse de Bedford a fait défendre aux gardiens et aux autres qu'ils ne lui fissent quelque violence."
Jehan Massieu.

"J'ai connu Jehanne au moment où elle fut amenée à la ville de Rouen et je l'ai vue au château de Rouen où moi et mon compagnon fûmes mandés pour mettre Jehanne à la torture.
Elle fut alors interrogée quelque peu et elle répondait avec beaucoup de prudence, tant que les assistants s'en émerveillaient. Enfin, nous nous retirâmes, moi et mon compagnon, sans avoir attenté à sa personne."
Maugier Leparmentier, bourreau.

"La manière que j'ai toujours dite et tenue en ce procès, je la veux maintenant tenir quant à cela. Et si j'étais en jugement et vois le feu allumé et les bourrées prêtes, et le bourreau prêt à bouter le feu et que je sois dedans le feu, je n'en dirais pourtant autre chose et soutiendrais ce que j'ai dit au procès jusqu'à la mort."
Jehanne, le mercredi 23 mai 1431.

Les deux sentences.

"Ainsi donc nous, Pierre, par la miséricorde divine évêque de Beauvais, et frère Jehan le Maistre, vicaire, de l'illustre docteur Jehan Gaverent, inquisiteur de la perversion hérétique... te disons relapse et hérétique, et par notre présente sentence... nous jugeons que, tel un membre pourri, afin que tu n'infectes point également les autres membres, il faut te rejeter de l'unité de l'Eglise, te retrancher de son corps et t'abandonner à la puissance séculière... en priant cette même puissance séculière de modérer son jugement envers toi en deça de la mort et de la mutilation des membres."

7 juillet 1456.
"Nous disons et prononçons, décidons que lesdits procès et les sentences, contenant dol, calomnie, contradiction et erreur manifeste de droit et de fait, ainsi que la susdite abjuration, l'exécution et toutes les suites furent et sont nuls, invalides et sans valeur..."

La mort.

"Ah ! France tu es bien abusée, tu as toujours été le pays très chrétien; et Charles, qui se dit roi et de toi gouverneur, a adhéré comme hérétique et schismatique aux paroles et faits d'une femme vaine, diffamée et de tout déshonneur pleine; et non pas lui seulement, mais tout le clergé de son obéissance et seigneurie, par lequel elle a été examinée et non reprise, ainsi qu'elle l'a dit.
C'est à toi, Jehanne, à qui je parle, et te dis que ton roi est hérétique et schismatique."
Maître Guillaume Erard.

Le bûcher.

"Le jour où Jehanne fut brûlée, le bois était préparé pour la brûler avant que le sermon soit fini et que la sentence ait été prononcée. Et aussitôt la sentence portée par l'évêque, sans aucun délai, elle fut conduite vers le feu, et je n'ai pas vu qu'il y ait aucune sentence portée par le juge laïque.
Mais elle fut immédiatement conduite au feu. Une fois dans le feu, elle cria plus de six fois : "Jésus !" au point que tous les assistants purent l'entendre. Presque tous pleuraient de pitié et j'ai entendu dire que les cendres, après sa combustion, furent rassemblées et jetées dans la Seine."
Mauger Leparmentier.

"Elle fut menée au Vieux Marché, et à côté d'elle étaient frère Martin (Ladvenu), et moi, accompagnés de plus de huit cents hommes de guerre ayant haches et glaives. Et elle, après la prédication, montrait grands signes de sa contrition, pénitence et ferveur de la foi, par les pieuses et dévotes lamentations et invocations de la bénite Trinité,et de la bénite et glorieuse Vierge Marie, et de tous les bénits saints du paradis dont les juges assistants, et même plusieurs Anglais furent provoqués à grandes larmes et pleurs.
Et à grande dévotion, elle demanda à avoir la croix, et ce voyant, un Anglais, qui était là présent, en fit une petite, en bois, du bout d'un bâton qu'il lui bailla, et dévotement la reçut et la baisa, et mit cette croix en son sein, entre sa chair et ses vêtements et outre demanda humblement que je lui fisse avoir la croix de l'église, afin que continuellement elle la pût voir jusqu'à la mort, et je fis tant que le clerc de la paroisse Saint-Sauveur la lui apporta, dont le dernier mot, en trépassant, cria à haute voix : "Jésus !".
Jehan Massieu, huissier.

"Evêque, je meurs par vous !"
Jehanne.

"L'un des Anglais, un soldat, qui la détestait extraordinairement et qui avait juré que de sa propre main il porterait un fagot au bûcher de Jehanne, au moment où il le faisait et entendait Jehanne criant le nom de Jésus à son dernier moment, demeura tout fréppé de stupeur et comme en extase, et fut conduit à une taverne près du Vieux-Marché, pour que, la boisson aidant, les forces lui reviennent.
Et après avoir déjeuné, avec un frère de l'ordre des frères prêcheurs, cet Anglais confessa par la bouche de ce frère, qui était Anglais, qu'il avait gravement péché, et qu'il se repentait de ce qu'il avait contre Jehanne, qu'il tenait pour une sainte femme; car, à ce qu'il lui semblait, cet Anglais avait vu lui-même, au moment où Jehanne rendait l'esprit, une colombe blanche sortant du côté de France."
Isambart de la Pierre, dominicain, assesseur du procès de condamnation de Jehanne.