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Nom du blog :
geneapope
Description du blog :
Histoire générale et locale, anecdotes, poèmes, recettes de cuisine... et divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
12.05.2008
Dernière mise à jour :
07.12.2015

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LA BAG NOZ

LA BAG NOZ

Publié le 15/05/2008 à 12:00 par geneapope
Il y a bien des chagrins que la mer accompagne
D'Audierne à Saint-Malo, de Paimpol à Quimper
Des parages de Sein, dans toute la Bretagne
Et de bien grands malheurs pour ceux du Finistère.

Là, au bout de l'Europe et le nez vers le large
Comme un fier promontoire est le pays d'Ar-Mor
Où du noble vaisseau jusqu'à la moindre barge
L'on ne peut éviter souvent un triste sort.

L'océan déchaîné mange des équipages
C'est un pays de veuves, tout de coiffes dressé
Tout au fond de la mer, naufrage après naufrage
Des corps de matelots sont ensemble tassés.

Souvent dans ces parages la mer est bien cruelle
Prélevant chaque année son compte de marins
Les Koz à la veillée bien souvent parlent d'elle
Et leurs tristes histoires jusqu'au fond vous étreint.

Leurs récits sont parfois qualifiés d'incroyables
Quand ils content à voix haute qu'ils ont vu la Bag Noz
Avec son équipage ô combien pitoyable
Et l'on voudrait alors les faire taire, mais nul n'ose.

A bord de la Bag Noz sont des âmes errantes
Peuplant le bâtiment des cales à la mâture
Celles des matelots en quête permanente
D'un sacrement chrétien et d'une sépulture.

Le Recteur les bénit, bien sûr, lors des naufrages
Mais leurs corps à jamais s'engloutit dans les eaux
Leur âme est pour toujours éloignée des rivages
Nulle tombe n'existe pour abriter leurs os.

Elles errent ainsi sur ce vaisseau fantôme
Que l'on voit disparaître, puis revenir d'un coup
S'estomper à nouveau ne laissant nulle trace
Encore une vague ombre... et puis plus rien du tout.

Et c'est lors des tempêtes que souvent on la croise
Les marins de Bretagne en savent la raison
Qui prédit un malheur dedans les eaux d'Iroise
Des marins engloutis sans aucune oraison.

Sur la partie arrière se tient l'homme de barre
On dirait un vieillard, hirsute, déchiqueté
Ceux qui l'ont vu de près assurément sont rares
Car il vire de bord lorsqu'il est approché.

Un soir un capitaine dont la mère éplorée
Pleurait encore son homme, humble pêcheur de Sein
Souhaita que l'esprit, l'âme du marinier
Rejoigne le Bon Dieu pour s'endormir enfin.

La pluie et le brouillard, les vagues déferlantes
Ne l'empêchèrent point de monter sur le pont
Devant l'homme de barre, les âmes délirantes
Il se dressa d'un bond et soudain leur fit front :

Requiescat in pace, âmes des défunts
Dont les corps n'ont pas pu être mis dans la terre
Vous qui avez souffert une aussi triste fin
Dont les noms ne figurent dans aucun presbytère.

On dit que la Bag Noz disparut à l'instant
Où le marin breton eut prononcé ces mots
Elle est partie, sans doute, dans un repli du temps
Entraînant avec elle et l'homme et son canot.

Nul ne la revit plus dans ce coin d'Atlantique
Est-ce que les âmes en peine ont trouvé le repos
Ou bien navigue-t-elle encore en Antarctique
Ce grand vide glacé que craint le matelot ?

Mais encore aujourd'hui des marins disparaissent
Où vont donc leurs esprits quand sombrent leurs esquifs ?
Mais l'océan qui gronde et qui gémit sans cesse
Entre chaque marée le raconte aux récifs.

Nous ne saurons jamais la fin de leur voyage
Cela est leur secret, bien au-delà du temps
Mais le soir, en Bretagne, écoutez leur message
Que conte sur la lande la morne voix du vent.

Quand le soleil se couche sur une mer étale
Délayant ses rayons sur un fond de ciel rose
Les hommes et l'Atlantique, en osmose totale
Portent ensemble un hommage à ceux de la Bag Noz.

Marins, quand vous serez dedans la mer d'Iroise
Et que vous franchirez la baie des Trépassés
Sortez le boujaron au poste d'équipage
Buvez à la mémoire de ceux qui sont passés.

En hommage à Eric Tabarly.
Mars 2002.